Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 2.djvu/98

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La reine refusa de recevoir les vainqueurs de la Bastille, qui venaient lui présenter leurs hommages. Elle reçut les dames de la Halle, mais à distance, et comme séparée, défendue par les larges paniers des dames de la cour qui se jetèrent au-devant. Elle éloignait d’elle ainsi une classe très royaliste ; plusieurs des dames de la Halle désavouaient le 6 octobre. Elles arrêtèrent elles-mêmes quelques femmes sans aveu, qui pénétraient dans les maisons pour extorquer de l’argent.

Ces maladresses de la reine n’étaient pas propres à augmenter la confiance. Comment eut-elle subsisté, au milieu des tentatives de la cour, toujours avortées, découvertes ? D’octobre en mars, on découvrit à peu près un complot par mois (Augeard, Favras, Maillebois, etc.).

Le 25 octobre, on arrête un sieur Augeard, garde des sceaux de la reine ; on trouve chez lui un plan pour mener le roi à Metz.

Le 21 novembre, dans l’Assemblée, le comité des recherches, provoqué par Malouet, le fait taire en lui disant qu’il existe un nouveau complot pour enlever le roi à Metz, et que Malouet lui-même le connaît parfaitement.

Le 25 décembre, on arrête le marquis de Favras, encore un enleveur du roi, qui recrutait dans Paris. Si l’on eût eu pour objet de troubler pour toujours l’imagination du peuple, de le rendre fol de défiance et de craintes, l’entourant ainsi de ténèbres, de complots, de pièges, il eût fallu faire exactement ce