l’abri sa famille, avaient décidé son départ ; il partait pour revenir ; il n’avait nulle intelligence avec les puissances étrangères, nulle avec les émigrés. S’il avait été près de la frontière, c’était afin d’être plus à portée de s’opposer aux invasions qu’aurait pu faire l’étranger. Son voyage l’avait singulièrement instruit, éclairé ; il voyait bien que l’opinion générale était pour la constitution, et revenait converti…
Ce qui faisait peu d’honneur à l’adresse des rédacteurs, ce qui passait toute mesure, c’était de faire dire au roi : « Que, voyant bien qu’on le croyait captif, et que cette opinion pouvait amener des troubles, il avait imaginé ce voyage comme un excellent moyen de détromper le public, de prouver sa liberté. »
Cela semblait dérisoire et fut très mal pris. Ce qui ne le fut pas moins, c’est que la reine, au lieu de répondre, fit dire aux commissaires de l’Assemblée nationale « qu’elle était au bain », et qu’ils devaient repasser. Ainsi, elle se donnait une nuit de plus pour arranger sa déclaration. Arrivée depuis vingt-quatre heures, elle prenait, pour se mettre au bain, le moment où la nation, en ses délégués, venait attendre à sa porte ; elle lui faisait faire antichambre, constatant ainsi ce que le roi avait dit lui-même : « Qu’il devait bien être entendu qu’il ne s’agissait pas d’interrogatoire. » C’était une libre conversation, une audience que la reine daignait accorder. « Le roi désirant partir, rien ne m’aurait empêchée de le