un cheveu de sa tête, lui, Bouillé, il amènera toutes les armées étrangères ; qu’il ne restera pas pierre sur pierre dans Paris (Rire inextinguible). Bouillé seul est responsable ; le roi n’a rien fait que vouloir suspendre la juste vengeance des rois, se porter médiateur entre eux et son peuple. Alors eût été rétabli le règne de la raison à la lueur du flambeau de la liberté… » Il finissait cette lettre folle, en disant aux députés : « Que leur châtiment servirait d’exemple, que d’abord il avait eu pitié d’eux, mais, » etc.
Cette lettre était inappréciable pour les partisans de la république. Une insulte solennelle à la nation, le gant jeté à la France par les royalistes, c’est ce qu’ils pouvaient désirer. Sans perdre temps, le lendemain matin, 1er juillet, une affiche hardie, simple et forte, fut placardée à la porte même de l’Assemblée ; cette affiche annonçait la publication du journal le Républicain, qu’une société de républicains allait publier. Cette pièce, courte, mais complète, disait toute la situation ; la voici, réduite à deux lignes. « Nous venons d’éprouver que l’absence d’un roi nous vaut mieux que sa présence. — Il a déserté, abdiqué. — La nation ne rendra jamais sa confiance au parjure, au fuyard. — Sa fuite est-elle son fait ou celui d’autrui, qu’importe ? Fourbe ou idiot, il est toujours indigne. — Nous sommes libres de lui, et il l’est de nous ; c’est un simple individu, M. Louis de Bourbon. Pour sa sûreté, elle est certaine, la France ne se déshonorera pas. — La royauté est finie. Qu’est-ce qu’un office abandonné au hasard de la naissance qui