Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 3.djvu/119

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secondaire. Là-dessus, étonnement, bien joué, du prince ; il écrit, magnanimement refuse ce que personne ne lui offre. Et cependant il se fait recevoir membre des Jacobins, se met en vue et se pose. L’un d’eux, faisant feu avant l’ordre, demande si naturellement le prince ne doit pas présider le conseil de régence. Le 1er juillet, Laclos va plus loin, il veut un régent, il établit la déchéance. Le 3, Real prouve que le duc est légalement gardien du dauphin. Le 4, Laclos voudrait qu’on réimprimât, qu’on distribuât le décret sur la régence. La masse des Jacobins non orléanistes écarte la proposition. Il ne se décourage pas ; dans son journal, il prouve, longuement et lourdement, qu’il faut créer un pouvoir nouveau, un protecteur ? Non, le mot a été gâté par Cromwell, mais bien un modérateur.

Une grande polémique s’engage à ce sujet dans la presse, deux duels philosophiques, sur la thèse de la royauté, entre Laclos et Brissot, entre Sieyès et Thomas Payne. Celui-ci défie Sieyès, à toutes les armes possibles, lui donnant tout avantage, ne demandant que cinquante pages et lui permettant un volume, se faisant fort d’établir que la monarchie n’est rien « qu’une absence de système ». Sieyès déclina le combat avec un mépris peu caché. Il croyait n’en avoir pas besoin.

L’Assemblée nationale voyait venir la lutte et s’y préparait. Déterminée à relever la royauté, elle prend trois sortes de mesures.

Elle affecte d’abord une attitude révolutionnaire ;