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Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 3.djvu/145

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Paris. Au Pont-Neuf, des hommes ou gardes soldés, rencontrant Fréron, faillirent l’assommer. Il en fut de même d’un personnage équivoque, un Anglais, maître d’italien, nommé Rotondo, meneur bien connu des émeutes, que l’on retrouvait partout. Il fut terrassé, battu et, par-dessus, arrêté.

Cette petite terreur se marqua dans l’Assemblée par un accident comique. Un député, Vadier (depuis trop connu), très âcre et très violent, avait fait, le 13, un discours contre l’inviolabilité royale. Le 16, il en fit un autre pour déclarer qu’il détestait le système républicain. Il fut la risée de tous les partis.

On prit ce moment pour lire à l’Assemblée la pétition de je ne sais quelle ville de province, qui attribuait les troubles aux excitations de Robespierre et n’était pas loin de demander son accusation.

Que faisait-on au Champ de Mars ?

La pétition rédigée par Brissot et Laclos, lue aux Jacobins dans le désert, après qu’on eut attendu en vain si la société serait plus nombreuse, fut portée finalement à l’autel de la Patrie. On avait placé à l’autel un tableau du triomphe de Voltaire, et, sur le tableau, l’affiche des Cordeliers, le fameux serment de Brutus. Les Cordeliers eux-mêmes arrivent, émus et ardents. Puis un groupe peu nombreux, les envoyés des Jacobins ; ils lurent leur pétition, avec la phrase orléaniste de Laclos : « Remplacement par les moyens constitutionnels. » La phrase passait