Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 3.djvu/147

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comme disaient les journaux, apparaître dans sa force et sa majesté ; s’il signait, ce n’était plus une pétition, c’était un ordre qu’il donnait à ses mandataires. L’Assemblée aurait beau objecter que le peuple souverain de Paris n’était pourtant pas, après tout, le souverain de la France ; elle n’en serait pas moins emportée dans l’irrésistible flot.

Elle était à temps pour arrêter tout, il était neuf heures du soir ; elle pouvait écarter la distinction dans laquelle les Amis de la constitution s’étaient retranchés : L’Assemblée n’a pas parlé expressément de Louis XVI. Desmeuniers reproduisit sa proposition du 14, qui, sous une forme rigoureuse, dure au roi, le garantissait, en réalité, lui assurait l’avenir, le recouvrement de l’autorité royale. Il proposa, on vota : « Que la suppression du pouvoir exécutif durerait jusqu’à ce que l’acte constitutionnel fût présenté au roi et accepté par lui. »

Ainsi plus d’ambiguïté. La question est préjugée en faveur de Louis XVI ; ce n’est pas d’un roi possible, c’est bien de lui, c’est du roi qu’il s’agit. Ce décret ferme le cercle de la loi, ne laisse aucune échappatoire. Tout ce qui sortira de ce cercle peut être légalement frappé.

Reste à régler l’exécution. À neuf heures et demie du soir, le maire et le conseil municipal décident, à l’Hôtel de Ville, que le lendemain dimanche 17 juillet, à huit heures très précises, le décret de l’Assemblée, imprimé et affiché, sera, de plus, à tous les carrefours, proclamé à son de trompe par les notables,