CHAPITRE VIII
MASSACRE DU CHAMP DE MARS (17 JUILLET 1791).
Les royalistes avaient besoin d’une émeute. — Fatale espièglerie au Champ de Mars. — Assassinat au Gros-Caillou. — Trois partis au Champ de Mars. — Pétition républicaine qui accuse l’Assemblée. — Le drapeau rouge est arboré. — Aspect pacifique du Champ de Mars. — La garde soldée et les royalistes tirent sur le peuple. — La garde nationale sauve les fuyards.
Tous les décrets de l’Assemblée n’auraient pas suffi à relever la royauté de terre ; il fallait un coup de vigueur qui lui rendît force en la faisant croire forte encore. Cela ne pouvait se faire sans une émeute, sans la victoire sur l’émeute. Les royalistes aux Tuileries, les constitutionnels à l’Assemblée, la désiraient certainement.
L’émeute n’avait qu’à paraître, elle était vaincue. Outre la garde nationale, corps imposant de soixante-mille hommes, organisé, habillé, La Fayette avait une arme infaillible, ce qu’on appelait la troupe du centre, garde nationale soldée de plus de neuf mille hommes, la plupart anciens Gardes-françaises, dont plusieurs sont devenus les officiers, les généraux de la République et de l’Empire.