cule de perruquiers, qui, outre l’épée qu’ils avaient droit de porter, étaient armés jusqu’aux dents. Ils venaient apparemment venger le perruquier pendu le matin par les gens du Gros-Caillou.
Le drapeau rouge, fort petit, invisible dans le Champ de Mars, entre donc avec le maire du côté du pont. À sa gauche, sur les glacis, se tenaient une masse de polissons du quartier, des vauriens de toute sorte et, sans nul doute aussi, le groupe de Fournier l’Américain. Le maire, se mettant en devoir de faire sa sommation, une grêle de pierres s’élève, puis un coup de feu, qui va, derrière Bailly, blesser un dragon. La garde nationale répondit, mais tira en l’air ou à poudre. Il n’y eut sur les glacis ni mort ni blessé.
La grande masse du peuple, qui était assise au centre, sur les marches de l’autel de la Patrie, vit-elle la scène de si loin ? Très confusément sans doute elle entendit les coups de feu et jugea avec raison qu’on tirait à poudre. Elle crut qu’on viendrait aussi lui faire des sommations. Beaucoup d’ailleurs hésitaient à quitter l’autel, voyant de tous côtés des troupes, à l’École militaire, au Gros-Caillou et vers Chaillot. La plaine, envahie rapidement par la cavalerie, tourbillonnait de groupes innombrables qui cherchaient en vain une issue vers Paris. L’autel, après tout, semblait être encore le lieu le plus sûr, surtout pour ceux qui étaient retardés par des femmes ou des enfants ; ils croyaient y trouver un asile inviolable. De quelque point de vue qu’on l’envisa-