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Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 3.djvu/206

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acteur. Parfois il lui échappait des paroles inconséquentes ; accusé de tel libelle, il avouait que du moins il aurait voulu le faire. Parfois il outrait son rôle ; pendant la revision, en septembre, il s’associa à une maison de commerce, croyant se rendre populaire, et s’intitula : « D’André, épicier. » Cela ne plut à personne ; on y vit avec raison une imitation maladroite du moyen que Mirabeau aurait employé en 1788 (selon une tradition fausse, mais généralement répandue), ouvrant boutique à Marseille et mettant dessus : « Mirabeau, teinturier. »

Ces parades misérables qui ne trompaient point le public, cet abandon que l’Assemblée faisait d’elle-même à tel intrigant royaliste, rejetaient toute la France du côté des Jacobins. Au commencement de septembre, le secrétaire des Feuillants, Antoine, demande à rentrer ; à la fin du mois, leur président, Bouche ; une foule d’autres les imitent. Le duc de Chartres y vient chercher une double couronne civique, pour deux hommes à qui, dit-on, il a sauvé la vie. La société de Paris redevient plus nombreuse que jamais. Mais ce qui est véritablement surprenant, effrayant, c’est l’accroissement subit des sociétés de provinces, leur immense multiplication. En juillet, il y avait quatre cents sociétés, — en septembre, dit-on, il y en a eu mille ! — Des anciennes, trois cents correspondaient également avec les Jacobins et les Feuillants, cent avec les seuls Jacobins. Et les six cents nouvelles, à qui demandent-elles l’affiliation ? Aux Jacobins seuls. Ceux-ci sont évi-