Louis XVI annonçait aux puissances qu’il acceptait la constitution.
Elle envoya un ambassadeur aux émigrés de Coblentz. Elle flattait Gustave III de l’espoir qu’avec les subsides de l’Espagne et de la Sardaigne, elle lui donnerait une flotte et le lancerait ainsi en Normandie, en Bretagne. Le 19 octobre, elle conclut avec lui un traité exprès pour cet armement.
M. Pitt et Léopold montraient moins d’impatience. Ce n’était pas que le premier haït moins la Révolution. De ses dunes, jetant sur la France un regard en apparence distrait, Pitt jouissait profondément. L’immense affaire de la conquête de l’Inde que faisait alors l’Angleterre, ne lui permettait pas d’agir. Mais quelle jouissance intime, exquise et délicieuse n’était-ce pas pour cet Anglais, de voir, sans qu’il en eût la peine, descendre au fond de l’abîme le roi qui avait sauvé l’Amérique ? La reine avait une peur effroyable de M. Pitt : « Je n’en parle pas, disait-elle naïvement, que je n’aie la petite mort. » Elle envoya, en août, à Londres, Mme de Lamballe pour intéresser et demander grâce. La reine comprenait si peu la grandeur de la Révolution, qu’elle était toujours tentée d’y voir une vengeance des Anglais, un complot du duc d’Orléans, soutenu par eux. Dans la réalité, la grande majorité des Anglais redevenait favorable à Louis XVI. L’influence du livre de Burke avait été immense sur eux. L’affaire de Varennes les toucha vivement. Les Anglais, dans leur loyalisme féodal et monarchique, s’indignaient