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Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 3.djvu/280

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Filles-Saint-Thomas, qu’étaient sortis la plupart des gardes nationaux qui, joints à la garde soldée, avaient tiré au Champ de Mars ; ces gardes nationaux étaient des agioteurs ou des fournisseurs du château, des gens de la maison du roi, des officiers nobles. Tous ces gens-là, fort compromis, commençaient à craindre. Le 9 octobre, l’armée parisienne, qui faisait leur force, venait de perdre son chef, celui qui depuis si longtemps en était l’âme et l’unité morale ; je parle de La Fayette. Aux termes de la loi nouvelle, il avait dû donner sa démission ; il n’y avait plus de commandant général ; chacun des six chefs de division commandait à tour de rôle.

Royalistes et fayettistes, tous alarmés, s’agitaient, se multipliaient, travaillaient Paris, au point de faire croire qu’il allait se faire dans l’opinion une vraie réaction royaliste. Plusieurs même y étaient trompés dans la presse, dans les hommes qui observaient de plus près d’où soufflait le vent populaire. Hébert, l’infâme Père Duchesne, cet excrément du journalisme, toujours bassement occupé à chercher, à servir toute mauvaise passion du peuple, crut qu’il tournait au royalisme et se mit pendant quelques jours à royaliser sa feuille, jurant, sacrant contre l’émeute. Que dis-je ? par une indigne capucinade, cet athée parlait de Dieu, menaçait les méchants de Dieu et de l’autre monde.

L’Assemblée, naïve encore, se trompa aussi, crut Paris plus royaliste qu’il n’était en réalité, craignit