Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 3.djvu/321

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

une proclamation. Le formidable zou ! zou ! crié par des milliers d’hommes fit taire le trompette. Cette foule énorme, serrée sur un point, était comme suspendue sur le corps gisant : les hommes lui écrasaient le ventre à coups de pieds, à coups de pierres ; les femmes, de leurs ciseaux, pour qu’il expiât ses blasphèmes, découpèrent avec une rage atroce les lèvres qui les avaient prononcés.

Dans cette torture épouvantable, une voix faible sortit encore de ce je ne sais quoi sanglant qui n’avait plus forme humaine ; il priait humblement qu’on lui accordât la mort. Un terrible éclat de rire s’éleva, et on ne le toucha plus, pour qu’il savourât la mort tout entière.