l’élection. Un état de division, de dispersion effrayante commençait sur tous les points. Nulle action du centre aux extrémités qui ralliât les parties au tout. Et, dans chaque partie même, la division allait se subdivisant. Le gouvernement révolutionnaire qui va commencer, et qu’on appelle souvent l’avènement de l’anarchie, se trouva tout au contraire le moyen violent, affreux, mais enfin le seul moyen que la France eût d’y échapper.
Cette dissolution avait lieu en présence du péril qui eût demandé la concentration la plus forte, devant une de ces crises où tout être, en danger de mort, se resserre et se ramasse, cherche sa plus forte unité.
L’ennemi était là en face et déjà vainqueur ; il semblait ne daigner entrer. Il croyait n’en avoir que faire dans le pitoyable état de la France. Il restait sur la frontière, à regarder avec mépris une nation assez abandonnée pour se dévorer elle-même.
Une chose était évidente. La cour allait frapper un coup. L’affaire de Nancy et du Champ de Mars allait recommencer en grand. Cette fois, les royalistes semblaient près de donner la main aux Feuillants, aux royalistes constitutionnels. Ils commençaient à regretter la faute énorme et monstrueuse qu’ils firent, à la fin de 1791, de sacrifier les Feuillants et La Fayette, d’aider les Jacobins eux-mêmes, de fortifier contre leurs amis leurs ennemis acharnés ; royalistes et royalistes constitutionnels, s’ils s’entendaient un moment, c’était un parti immense, assez