religieuse, etc. ; une comparaison étrange entre Paris et l’armée, l’un si fol, l’autre si sage : « Ici les lois sont respectées, la propriété sacrée ; ici l’on ne connaît ni calomnie ni factions », etc. Un mot, très grave et coupable, pour augmenter les mécontentements de l’armée, aiguiser l’épée de la révolte : « Le courageux et persévérant patriotisme d’une armée, sacrifiée peut-être à des combinaisons contre son chef. »
Et de peur que cette lettre ne fût pas assez claire, il en envoyait une au roi pour l’encourager à la résistance contre l’Assemblée : « Persistez, Sire, fort de l’autorité que la volonté nationale vous a déléguée… Vous trouverez tous les bons Français rangés autour de votre trône, » etc.
Rien n’égale la stupéfaction de l’Assemblée à la lecture de cette pièce surprenante. Mais l’effet fut encore plus inattendu.
L’Assemblée marchait jusqu’ici sous le drapeau de la Gironde. L’audace de La Fayette changea cela tout à coup. Après un moment de silence, des applaudissements s’élèvent, bien plus nombreux qu’on ne l’eût attendu des deux cent cinquante Feuillants ; une grande masse d’indécis se trouvait avoir tourné. Il y parut bien au vote. Une majorité énorme ordonna l’impression.
Restait la seconde question à voter, l’envoi aux départements. Si la chose allait de même, la Gironde était perdue, l’Assemblée était fayettiste, la France était aux Feuillants.