consolé de sa mort, inquiet pour les siens. Pour la première fois, à leur prière, il portait un plastron caché. « Sa figure, dit un écrivain royaliste, était celle d’un débiteur que l’on mène en prison. » Il ne se laissa pas toutefois traîner jusqu’à la fin. Quand on l’invita à mettre le feu à l’arbre où pendaient les insignes féodaux, il dit que la chose était superflue et protesta ainsi en quelque sorte, dans ce dernier jour de la royauté, pour l’Ancien-Régime expirant.
La royauté, manifestement, était finie. Le ministère avait donné sa démission le 9 juillet, le directoire de Paris donna la sienne le 20. Toute autorité disparut. L’État fut sans gouvernement, la capitale sans administrateurs, l’armée sans généraux.
Restait l’Assemblée, hésitante et flottante. Restait la nation, émue, indignée des obstacles, ignorant les remèdes, s’ignorant elle-même, se cherchant à tâtons, se sentant forte, attestant l’Assemblée, ne demandant qu’un signe.
Ce signe était : la Déclaration du danger de la patrie.
Qu’était-il en lui-même ? Robespierre le dit parfaitement : un aveu que l’autorité faisait de son impuissance, de l’état effrayant de crise où elle avait laissé venir les choses, un appel à la nation d’y suppléer, de se sauver elle-même.
Cette déclaration, demandée le 30 juin, formulée le 4 juillet, votée le 11, ne fut promulguée que le dimanche 22 juillet. On venait de recevoir les