qui lui réussit plus tard pour sauver Garat et autres ; c’était de l’injurier, de le rabaisser, de le déclarer au-dessous de la justice : « Ce serait un spectacle horrible à présenter à l’univers, si, ayant la faculté de trouver un roi criminel ou imbécile, nous ne choisissions ce dernier parti. » Et il proposait, non pas un régent, mais un conseil à l’interdiction. Qui eût présidé ce conseil, sinon le duc d’Orléans ? Cet avis, ouvert à grand bruit, d’une voix foudroyante et terrible, n’en était pas moins admirable pour ménager tout ; il sauvait personnellement Louis XVI, réservait le dauphin, préparait le duc d’Orléans, ne décourageait nullement la république.
Robespierre ne se décida pas davantage. Tout en faisant entendre qu’il ne suffisait pas de poursuivre des complices, qu’il fallait trouver un coupable, autrement dit, qu’il y avait lieu de faire le procès au roi, il ne s’expliquait nullement sur le gouvernement qu’il fallait constituer. Le mot vague de république n’avait rien qui l’attirât ; il craignait sans doute une république des comités de l’Assemblée, une présidence de La Fayette, etc. Aussi ne s’avançait-il pas ; une position toute négative était pour lui un lieu sûr, où il attendait. Le 13 juillet encore, lorsque beaucoup d’écrivains, de journalistes, s’étaient prononcés nettement, Robespierre disait aux Jacobins : « On m’a accusé d’être républicain : on m’a fait trop d’honneur, je ne le suis pas. Si l’on m’eût accusé d’être monarchiste, on m’eût déshonoré, je ne le suis pas non plus. » Puis, jouant sur le mot répu-