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Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 4.djvu/252

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et avec lui, son ami, le prince de la pensée allemande, nous l’avons dit, le célèbre Goethe. Il était venu voir la guerre, et chemin faisant, au fond d’un fourgon, il écrivait les premiers fragments du Faust, qu’il publia au retour. Ce courtisan assidu de l’opinion, qui l’exprima fidèlement, ne la devança jamais, disait alors, à sa manière, la décomposition, le doute, le découragement de l’Allemagne. Il lui poétisait, dans une œuvre sublime, son vide moral, sa vive agitation d’esprit. Elle en sortit glorieusement par des hommes de foi, par Schiller, par Fichte, surtout par Beethoven. Mais le temps n’était pas venu.

Nulle idée, nul principe ne dominait cette armée. Elle avançait lentement, comme il était naturel, n’ayant nulle raison d’avancer. Les émigrés étaient là, priant, suppliant, se mourant d’impatience. Brunswick songeait. Il pouvait prendre ce parti, il est vrai ; mais cet autre parti valait bien autant, à moins que le troisième ne fût meilleur encore. Enfin, quand on s’était décidé, à la longue, à faire quelque chose, l’exécution commençait lentement par le sage Prussien Hohenlohe, ou l’Autrichien plus sage encore, Clairfayt. Il faut se rappeler qu’il n’y avait pas eu de guerre depuis trente ans. La guerre à coups de foudre du grand Frédéric était un peu oubliée. La sage tactique des généraux autrichiens était fort appréciée. Qu’avait-on besoin d’aller si vite, si l’on pouvait, sans remuer presque, atteindre les meilleurs résultats ?

« Ne faut-il pas d’ailleurs, disait le duc de Brun-