Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 4.djvu/431

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de Paris, il change dans ses Mémoires et en donne l’honneur à ses vieilles troupes. Entre Dumouriez et Dumouriez, nous nous décidons par un troisième document, une lettre de Dumouriez lui-même, qui écrit immédiatement à la section des Lombards que son bataillon a eu le poste d’honneur et fait la première ligne à la droite de l’armée.

Vainqueur à droite et à gauche, le général avait moins d’inquiétude sur le centre. Il ne l’avait quitté d’ailleurs qu’après avoir su d’une manière certaine que Thouvenot avait, à sa gauche, emporté Jemmapes, et qu’appuyant vers le centre, il allait s’en rapprocher. Les choses, en effet, se passèrent ainsi. Le centre, s’ébranlant pour passer la plaine, doubla le pas et n’eut pas le temps de perdre beaucoup de monde. Deux brigades cependant eurent un peu d’hésitation. L’une, voyant venir à elle des cavaliers impériaux, s’écarta, se jeta derrière une maison. L’autre, sous un feu très vif, fit halte un moment et n’avança plus. Un jeune homme, sans aucun grade, et qui n’était autre chose que le valet de chambre de Dumouriez, alla de son mouvement rallier l’une des brigades, et, la rapprochant d’un corps de cavalerie française, mena le tout au combat. Le duc de Chartres n’eut pas moins de succès auprès de l’autre brigade, il la raffermit avec plus de sang-froid qu’on n’eût attendu d’un si jeune homme. Tout le centre ainsi rallié, fort de la victoire de la gauche, qui déjà, sous Thouvenot, ayant dépassé Jemmapes, attaquait