Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 4.djvu/462

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liberté commune, et cependant se fût enrichie elle-même, les Belges achetant à bon compte et mettant en valeur ces biens inertes dans les mains du clergé.

Quand il apprit que Dumouriez, par un traité précipité avec le clergé belge, sans consulter personne, lui retirait sa proie, il entra dans la plus violente fureur. Il refusa les traites que l’audacieux général tirait sur le Trésor, fit casser ses marchés avec les fournisseurs, les fit arrêter, amener à la barre de la Convention, balayant, renversant tous les projets de Dumouriez, et brisant dans la main du traître la royauté financière qu’il prenait, en attendant l’autre.

Briser l’épée d’un général vainqueur, c’était une chose grave. Et cependant il le fallait. La rupture avec l’Angleterre allait rendre Dumouriez infiniment plus dangereux.

Où s’appuierait Cambon pour frapper ces coups vigoureux ? Sur quels bancs de la Convention allait-il décidément s’asseoir ? Sur ceux, évidemment, où il trouverait des ennemis de Dumouriez.

Les Girondins tardèrent, hésitèrent et furent peu d’accord.

Ils se montrèrent à l’égard de Cambon légers, ingrats ; on le verra au livre suivant. Aidés par lui dans un cas décisif, ils ne le soutinrent ni dans sa guerre contre Dumouriez, ni contre les attaques de Robespierre et de Saint-Just. Ce fut une des causes de leur perte. Ils fixèrent Cambon à la gauche ; et