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CHAPITRE XI

LE PROCÈS. — MENACES DE LA COMMUNE.
TENTATIVE PACIFIQUE DE DANTON (DÉCEMBRE 1792-JANVIER 1793).


Grand courage des deux partis. — Générosité héroïque de la Gironde. — Audace indomptable de la Montagne. — Les deux partis se trompèrent. — En quoi se trompa la Montagne. — En quoi se trompa la Gironde. — La Gironde accusée de relations avec le roi, 3 janvier 1793. — La Convention énervée, avilie par les tergiversations du centre, janvier 1793. — La Commune essaye d’intimider la Convention. — Leur conflit sur l’Ami des lois. — Les Jacobins embauchent, non les hommes des faubourgs, mais les fédérés des départements. — La bataille semblait imminente, 14 janvier 1793. — Dispositions pacifiques de Danton. — Danton rapportait de Belgique la pensée de l’armée. — Héroïsme de l’armée contre elle-même. — Ce que Danton avait fait en Belgique. — Il craint une éruption du fanatisme religieux. — Les chouans. — La légende du roi. — Affluence aux églises la nuit de Noël. — Danton fait un pas vers la Gironde. — Voulait-il sauver le roi ? ou la Convention ? — Il est repoussé, 14 janvier 1793.


Les deux partis, dans cette terrible discussion, firent preuve d’un grand courage, qu’on ne peut pas méconnaître. Certes, il y en eut beaucoup à défendre la vie du roi, en présence des furieux fanatiques qui, des tribunes, criaient, interrompaient l’orateur, lui montraient le poing, qui, à l’entrée, à la sortie, l’environnaient de menaces. Et il n’y en eut pas peu du côté des accusateurs opiniâtres de Louis XVI, lorsque Paris était plein de royalistes cachés, qui,