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Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/308

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Marat dit que, dans une telle crise, la souveraineté du peuple n’était pas indivisible, que chaque commune était souverain sur son territoire, et que le peuple pouvait prendre les mesures que demandait son salut (Mémoires de Thibaudeau).

La Gironde, en septembre 1792, à l’entrée des Prussiens, avait eu un moment la pensée de quitter Paris, anarchique et furieux, Paris, difficile à défendre, presque impossible à nourrir en présence de l’ennemi. Quelques députés du Midi, d’un courage incontestable, Barbaroux et autres, montraient sur la carte à Madame Roland ces contrées heureuses, ces villes républicaines qui venaient de donner tant de gages à la patrie. Ne fallait-il pas y porter le centre du gouvernement et placer sur la Loire la grande ligne de défense, celle qu’autrefois-Charles VII, dans son extrême faiblesse, défendit longtemps contre les Anglais, maîtres absolus du Nord ?…

Danton dit non, et soutint ce non de son admirable énergie. Il fut prouvé, ce jour-là, que le génie de la Révolution n’était pas du côté des Girondins ; mais, pour leur patriotisme, leur pureté, leur courage, personne n’étudiera sérieusement cette histoire sans l’admirer et le respecter.

Voilà pour le fond des choses. Les Girondins étaient innocents ; ils voulurent jusqu’à la mort l’unité, et ils s’y sacrifièrent.

« Maintenant les violentes accusations de la Montagne étaient donc pure calomnie ? »