fasse autant… On m’enverra mort, coupé en quatre-vingt-quatre morceaux, aux départements… La France saura votre infamie. »
Une étrange fatalité frappait la Gironde.
Ces royalistes de Lyon qui, les armes à la main, fermaient les clubs républicains, insultaient les magistrats, menaçaient l’envoyé même de la Convention, ils se proclamaient Girondins.
Dumouriez, dont on apprenait les premiers revers, avait été, était soutenu par la presse girondine. Les Girondins, qui avaient encore la position gouvernementale, dans le ministère, dans les comités, ne pouvaient pas ne pas défendre l’homme nécessaire, le général unique, qu’ils n’auraient pu remplacer. Les Montagnards, qui n’avaient pas cette responsabilité, qui exprimaient à l’aise leur défiance pour Dumouriez, ne manquaient pas de crier qu’ils avaient prévu les revers, la grande trahison du général girondin.
Donc tout accusait la Gironde.
La dispute éclate le 5. On exige que les nouvelles de Belgique soient communiquées. On demande que les fédérés de Brest et autres qui restaient à Paris soient envoyés à l’armée. La Gironde se divise. Il y avait quelque honte, dans ce grand danger public, à retenir ici, pour sa sûreté, un corps qui pouvait être si utile à la frontière. Une partie des Girondins, en tête le jeune Fonfrède, se fient à la loyauté de Paris. Advienne que pourra, ils consentent à l’éloignement des fédérés. La Gironde reste désarmée.