pouvait être évacué, mais n’était pas pris. » Et les commissaires de la Convention arrivaient pour témoigner du désastre ! et les Liégeois eux-mêmes arrivaient, tout nus, perçant le ciel de leurs cris, invoquant la vengeance de Dieu, la parole de la France !
Fonfrède, peu rassuré par l’insouciance de Danton, insista et lui demanda : « Il y a donc un complot ?… — Oui, oui, dit encore Danton, il y a un grand complot royaliste… »
Les Girondins entendaient ce mot de Paris, Danton parlait de la France.
Il y avait réellement, en France, un grand, un immense complot royaliste. La coïncidence des dates montre assez que les mouvements divers qui éclatèrent sur des points si éloignés de la France ne furent point des hasards d’insurrection populaire, Lyon, la Bretagne, la Vendée, éclatèrent en même temps. En Bourgogne, en Auvergne, dans le Calvados, il y eut aussi des mouvements. Et tout cela ne vint pas uniquement de la résistance à la réquisition, comme on l’a tant répété. L’affaire de Lyon n’y eut nul rapport et se produisit avec d’autres caractères. Le mot de toutes ces énigmes, le signal de ces mouvements se trouve au camp des Autrichiens ; c’est l’attaque de nos lignes, l’invasion de l’ennemi. Tous les mouvements intérieurs ont attendu pour éclater que l’armée austro-prussienne s’ébranlât vers Liège.
Le vertige vient, en vérité, quand on songe à la mul-