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Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/382

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La demande fut appuyée par Jean-Bon Saint-André, formulée et rédigée par Levasseur, dont la rédaction fut adoptée, votée par la Convention.

Le seul nom de ces deux hommes qui parurent avec tant de gloire dans les missions militaires, indique assez que le tribunal fut voté comme arme de guerre ; ce n’était pas seulement un glaive de justice qu’on forgeait, c’était une épée. Ceux qui forcèrent en quelque sorte la Convention de saisir cette arme terrible, c’étaient ceux qui se sont le moins ménagés eux-mêmes. Il n’y a jamais eu d’hommes plus dévoués que Levasseur et Saint-André, ni plus intrépides. Devinaient-ils l’usage qu’ils seraient contraints eux-mêmes de faire de ce glaive ? Non, à coup sûr, non. C’étaient des héros et non des bourreaux. Le sang qu’ils voulaient verser pour la France, ce fut surtout le leur même. Quels étaient ces hommes ? Levasseur, un médecin ; et une telle foi fut en lui qu’envoyé à une armée en pleine révolte, il lui suffit, pour la dompter, d’un mot, d’un regard. Jean-Bon, un pasteur protestant ; et une telle foi fut en lui qu’il créa en un moment ce qui s’improvise le moins, une marine, et la lança, et lancée, il la monta, la mena à l’ennemi.

Le principe fut voté à peu près sans réclamation, dans des termes généraux. Jusque-là, peu de difficulté. La Gironde elle-même avait semblé reconnaître peu auparavant l’indispensable nécessité d’un tribunal exceptionnel.

Restait à régler l’organisation de ce tribunal. Ici