Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/529

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D’un vote, se trouvait brisée toute la grande machine de la Terreur.

Qu’y substituait la Convention ? Rien. Organisait-elle un nouveau pouvoir, efficace et énergique, pour la répression du royalisme ? Nullement. La fin du décret le rendait ridicule. L’Assemblée se remettait de tout au ministre de l’intérieur, le faible, le timide, l’impuissant Garat.

Le décret fut rendu le matin. En réponse, les violents essayèrent l’insurrection. Les fonds accordés aux femmes et mères de ceux qui partaient se distribuant généralement sous leur influence, ils avaient nombre de femmes à leur disposition. Ils les promenèrent dans Paris, par bandes, armées de piques. Ces femmes, avec des tambours, proclamaient l’insurrection. Elle se réalisait déjà dans plus d’une section ; les violents y luttèrent contre les modérés, à coups de bâtons, de chaises, les chassèrent des assemblées. Peu nombreux, ils s’entendaient mieux, s’aidaient d’une section à l’autre. Eussent-ils été les moins forts, ils étaient toujours à même d’appeler la force armée, qui, dépendant de la Commune, était à leurs ordres.

Toutefois la singularité d’un très petit nombre agissant ainsi en présence d’un peuple de cent mille gardes nationaux, qui semblaient dormir, rendait l’affaire hasardeuse. Cette épuration à coups de bâtons pouvait réveiller Paris. Il eût suffi qu’il fît un signe pour changer la face des choses. Les furieux de l’Évêché avaient eu l’imprudence de