Aller au contenu

Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 6.djvu/185

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

devant Robespierre et les Jacobins, traitait l’apôtre comme un fou, humilia les Cordeliers ; un seul hasarda quelque défense pour Roux et Leclerc. La société faiblit, les raya de la liste de ses membres et promit de désavouer Roux à la barre de la Convention.

Les Cordeliers, en réalité, abdiquaient leur rôle nouveau. La plupart se jetèrent aux places, aux missions lucratives… Momoro, Vincent, Ronsin, se serrèrent tous près d’Hébert et tous ensemble fondirent sur une proie riche et grasse, le ministère de la guerre. Le ministre, le faible Bouchotte, serf des clubs et du Père Duchesne, fut absorbé tout entier. Le petit furieux Vincent fut secrétaire général de la guerre. Hébert, pour son Père Duchesne, suça effrontément Bouchotte, en tira des sommes énormes. Ronsin, ex-vaudevilliste, bas flatteur de La Fayette, eut de tous la plus large part ; nommé général-ministre, il eut en propre la grande place du pillage, celle où tout était permis, la dictature de la Vendée. L’avancement de Ronsin rappelle les plus tristes histoires des favoris de la monarchie : capitaine le 1er juillet, il fut le 2 chef de brigade, et le 4 général. Trois mois après, en récompense de deux trahisons qui méritaient l’échafaud, il reçoit le poste de suprême confiance, il est nommé général de l’armée révolutionnaire !

Ces scélérats étaient parfaitement connus de Robespierre. Il les fit périr dès qu’il put. Ils lui étaient nécessaires cependant. Maîtres de la Com-