LIVRE XII
CHAPITRE PREMIER
EFFORTS DE PACIFICATION. — MISSIONS DES DANTONISTES. MISSION DE LINDET (JUIN-JUILLET 1793).
Comment Danton et Robespierre jugeaient la situation. — Missions dantonistes. Mission de Lindet.
On a vu dans ce qui précède, et l’on verra mieux
encore que les deux hommes dont l’opposition fut le
nœud même de la Révolution, Danton et Robespierre,
eurent sur l’affaire girondine deux opinions diverses,
mais nullement contradictoires, toutes deux judicieuses,
et que l’événement justifia.
Robespierre crut avec raison qu’il ne fallait point de faiblesse ni de compromis, que, le 2 juin étant fait, l’Assemblée devait le maintenir ; qu’elle ne devait point traiter avec les départements, qu’elle devait ne leur demander rien que leur soumission. Il soutint fermement cette thèse, en présence du danger épouvantable de la guerre civile, compliquant la guerre étrangère. Contre le sentiment public, presque seul il résista :