des Vendéens, et qui, attirée dans ses pièges, presque entière y laissa ses os. L’accusation de Phelippeaux reste prouvée par les pièces authentiques. Deux fois, au 17 septembre, au 2 octobre, Kléber, attiré par le traître au fond de la Vendée, abandonné, trahi (comme Roland à Roncevaux), fut tout près d’y périr et y perdit tous ses amis, ceux qui devant Mayence avaient arrêté tout l’été l’effort de l’Allemagne et sauvé la France peut-être. Il suffit d’un bateleur, d’une plume, d’un mensonge pour briser l’épée des héros, les mener à la mort.
Merci à Phelippeaux, merci éternellement pour n’avoir pas fait bon marché d’un sang si cher, pour n’avoir pas, comme d’autres, toléré de tels crimes. Si l’on élève un jour à l’armée de Mayence le monument qui lui est dû, parmi les noms de ces intrépides soldats qu’on écrive donc aussi le nom de leur défenseur, qui pour eux demanda justice, et qui mourut pour eux.
Les résultats de sa mission, en juin-juillet 1793, furent vraiment admirables. Les accusations girondines contre la Convention, furieuses, insensées, mêlées de calomnies atroces, avaient troublé tous les esprits. La France ne savait plus que croire ; une nuit s’était faite, dans l’incertitude des opinions. En cet état de doute, tout élan s’était arrêté, toute force alanguie. Phelippeaux, qui avait le grand cœur de Danton (et d'un Danton sans vices), trouva les partis en présence, se menaçant déjà ; il les enveloppa de sa flamme, les mêla comme en une