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Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 6.djvu/430

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trahison nouvelle dans la Vendée. Empêtrés dans leurs crimes, ils n’espéraient pas moins s’emparer de l’armée révolutionnaire malgré les dantonistes. Le 4 donc, à leur profit et au profit de Robespierre, ils frappèrent un coup prodigieux de publicité, tirèrent un numéro du Père Duchesne à six cent mille contre Danton absent, et qui, selon eux, avait émigré.

L’affaire étant toute chaude, Robespierre lance, le soir du 4, David aux Jacobins pour dénoncer les dantonistes : « Thuriot, dit-il, complote toutes les nuits avec Barère et Julien de Toulouse chez la comtesse de Beaufort. » David, membre du Comité de sûreté, comme tel, avait autorité. Malgré les dénégations, le coup porta très loin.

Exacte ou non, la dénonciation indiquait au moins que Robespierre avait la prescience d’une alliance qui allait se former contre lui entre les nuances les plus diverses.

Barère, glissant comme une anguille et faufilé partout, était l’intermédiaire probable, à moins qu’on ne parvînt à l’anéantir par la peur. C’est ce qu’on fit le 4, le 15, par de cruelles attaques aux Jacobins, attaques qui touchaient de très près l’accusation, sentaient la guillotine.

Le moment était venu ou jamais de constituer le gouvernement honnête et terrible qui frapperait les fripons de tous côtés sans distinction de partis. Il fut comme proclamé le 4 en deux décrets, l’un pour contenir les autorités dans leurs sphères respec-