engageant sa vie et sans se réserver aucune porte, on rencontrait au bout l’embuscade d’un philanthrope qui raflerait le fruit, qui se laverait les mains de tout, renierait les sévérités, les punirait peut-être, qui guillotinerait la guillotine, et des débris se ferait un autel ! Deux choses restent à faire : poignarder le tyran ou le compromettre. Gollot écrivit un décret qui effaçait Lyon de la terre. A la place, une colonne s’élèverait portant ces mots : « Lyon s’est révolté, Lyon n’est plus. » Tous les membres du Comité signèrent, et ils firent signer Robespierre.
Force étonnante d’un gouvernement d’opinion ! il avait en main la Convention, les Jacobins, le Comité de sûreté, le tribunal révolutionnaire. Mais à quelle condition ? Celle de rester impitoyable. Il périssait, s’il n’eût signé.
Mais en signant, il exigea qu’on suivît à la lettre la dénonciation de Couthon contre Dubois-Crancé, qui, rappelé à Paris, hésitait à revenir et réorganisait les clubs à Lyon ; il voulut qu’on l’arrêtât, qu’on le ramenât de force à Paris. Arrêter l’homme qui, en réalité, avait tout fait, qui venait de rendre ce service immense, l’amener à Paris entre deux gendarmes avec les drapeaux pris de sa main, c’était une mesure exorbitante, odieuse, prodigieusement impopulaire. La Comité l’accorda avec empressement, donna l’ordre avant même d’en parler à l’Assemblée, espérant perdre Robespierre (12 octobre).
Le décret exterminateur fut immédiatement porté