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Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 6.djvu/65

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suspects. Le tocsin de Notre-Dame sonna à trois heures.

Le maire Pache, fort inquiet de voir l’Évêché aller en avant sans souci des Jacobins, terrifié de l’idée d’une collision possible entre les deux autorités de Paris, le Département et la Commune, court à l’Évêché, mais il n’obtient rien. Il écrit, au nom du conseil général, une adresse aux sections pour rappeler qu’on se doit réunir aux Jacobins : « Toute autre mesure est funeste. »

L’Évêché va son chemin. À six heures, ses commissaires, Dobsent en tête, sont à la Commune. Ils sont reçus à merveille d’Hébert, de Chaumette, de Pache même, qui venait d’écrire contre eux. Dobsent montre les pouvoirs, on les vérifie, on les trouve tout à fait en règle ; pouvoirs illimités de la majorité des sections, pouvoirs du Peuple souverain.

Donc, au nom du peuple, Dobsent requiert que la municipalité et le conseil général soient cassés et renouvelés. Le peuple les destitue, mais le peuple les recrée, en leur communiquant les pouvoirs illimités de ses commissaires. Ils sortent par une porte et rentrent par l’autre.

Ils rentrent, mais transformés. Ils sont sortis

    en tête des espèces de fantômes, sans caractère, sans nom, sans précédents, sans conséquents… Tel fut Huguenin au 10 août. Tel Dobsent au 31 mai. On ne sait rien de lui, avant ce jour, sauf qu’il était des Deux-Sèvres, quasi Vendéen. On ne fit rien pour lui en 1793 ; on le laissa aux fonctions obscures, odieuses, de juge révolutionnaire. Au 9 thermidor, Dobsent n’alla pas à la Commune, mais à la Convention, de quoi il fut récompensé, nommé par les thermidoriens président du tribunal.