Toute une armée investie dans Mayence, et là, comme prisonnière, — Valenciennes, notre unique et dernière barrière, assiégée, livrée peut-être, — l’armée du Midi en retraite, la France ouverte aux Espagnols, — une Vendée commençant dans les monts de la Lozère, — la Savoie, naguère si française, tournée contre nous par les prêtres, affamant notre armée des Alpes (un œuf s’y vendait cinq francs), — Lyon, derrière, en pleine révolte contre sa municipalité, contre les commissaires de la Convention, marchant contre eux sous le drapeau girondin, le 29, tirant à mitraille sur les représentants du peuple.
Ce jour même, le 29, Cambon et Barère vinrent avouer à l’Assemblée une nouvelle terrible, mais tellement importante qu’on ne pouvait la cacher, la bataille de Fontenay et la prise de cette ville par les Vendéens.
Evénement grave en lui-même, mais bien autrement grave par les suites, ayant été pour la Vendée le principe d’une nouvelle organisation.
La Vendée, en trois mois, avait traversé trois âges. En mars, eut lieu la première explosion, toute populaire, où les chefs ne comptaient pour rien. Après Pâques, au mois d’avril, les nobles, voyant les paysans revenir aux armes et persévérer, acceptèrent le rôle de généraux. Ces nobles étaient généralement des officiers inférieurs, fort braves, mais sans expérience, qui n’avaient jamais commandé ; leur présence n’en donna pas moins un élan nou-