parée à sa majorité, sa lassitude la menait déjà à l’abdication, la mettait sur la triste pente d’un retour involontaire au gouvernement d’un seul.
La guerre et l’extrême péril où nous fûmes avant Wattignies exigeaient la dictature. Depuis, la France était toujours entamée aux extrémités, mais non menacée au centre ; il y avait lieu d’examiner si la dictature, utile encore, ne serait pas modifiée par un renouvellement partiel du Comité de salut public.
C’est ce que Bourdon (de l’Oise) et Merlin (de Thionville) demandèrent le 12 décembre.
Merlin eut le tort de proposer le renouvellement par mois, ce qui eût trop affaibli le gouvernement.
Il ne s’agissait pas d’écarter du Comité ceux qui en faisaient la force et la gloire, les chefs d’opinion, les grands hommes de tribune, pas davantage les travailleurs héroïques qui, par d’incroyables labeurs, recréaient à ce moment toutes les administrations. Quelque modification minime que reçût le Comité, elle était indispensable pour témoigner de la République, pour avertir ce Comité souverain de sa légitime dépendance à l’égard de l’Assemblée, son auteur et créateur, l’unique source de son droit. La Convention avait fait, pour la crise, un roi collectif, à condition, bien entendu, que l’amovibilité le distinguerait suffisamment de la royauté ancienne.
C’était l’avis des plus sages, et dans le Comité même. C’était le conseil de Lindet, qui pria plusieurs membres influents de la Convention d’obtenir le renouvellement partiel. Malheureusement Merlin