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d’arrêter les Cordeliers sur la pente qui les entraînait de ce côté. Il n’y réussit que par l’alliance de Marat, plus tard par Hébert et le Père Duchesne, jusqu’à ce que le foyer redoutable qui subsistait aux Gravilliers parût éteint dans le sang de Jacques Roux.

Les Cordeliers, maîtrisés par Hébert et par les robespierristes, avaient abandonné ce fanatique, patriote sincère pourtant, nullement convaincu du vol qui le mena à la mort. Ils avaient perdu par là, et pour plaire aux Jacobins, leur influence au centre de Paris, spécialement aux Gravilliers. L’alliance jacobine leur arracha encore l’abandon de Chaumette, qui, par ses prédications religieuses, leur avait conquis cette grande et importante section.

L’étonnant discours de Saint-Just leur fît sentir tout à coup que tant de sacrifices étaient perdus.

Sans adopter les principes de ceux qu’on avait proscrits, il arrivait en pratique, à des résultats analogues. La mesure, infiniment élastique, d’un séquestre qui permettait « d’indemniser tous les malheureux », — l’axiome : « Celui-là seul a droit dans la patrie qui coopère à l’affranchir », c’étaient des moyens suffisants pour atteindre indirectement les résultats des lois agraires.

D’un bond, sans transition, les robespierristes se trouvaient ainsi avoir passé par-dessus les Cordeliers. Après les avoir si longtemps arrêtés ou retardés, ils les rejetaient maintenant à l’arrière-garde, pêle-mêle avec les indulgents, et comme dans les bagages. Ils