CHAPITRE II
LES ROBESPIERRISTES PRÉCIPITENT LEUR CHEF AU POUVOIR (AVRIL-MAI 1794).
Tous les pouvoirs dans la main de Robespierre. — Opposition contre lui. — Discours sur la fête de l’Être suprême, 7 mai. — Refus d’aider la Pologne.
« Ce dictateur, ce censeur, ce grand juge, que
vous voulez élever au pouvoir le plus haut qu’un
homme ait occupé jamais, sera-t-il libre d’en descendre ?… Un parti va l’y porter, dans l’intérêt d’un
parti… Ce parti, couvert récemment du sang le plus
cher à la République, peut-on croire qu’il ménagera,
qu’il respectera quelque chose ? Maître une fois et
régnant sous le philosophe utopiste qui le couvre
de sa popularité, il l’enchaînera à la dictature, le
forcera de rester roi, au nom du salut public. »
Telles étaient les pensées de la grande majorité des républicains, et non pas, comme on le croit, des hommes seuls qui avaient à craindre la justice de Robespierre, non pas seulement des Fouché, des Tallien, des Thermidoriens. — Non, les plus honnêtes gens de la Montagne, les Romme, les Sou-