on le rencontrait partout, caracolant, sabre nu, avec ses gens en moustaches, sur les routes, allant dîner à Charenton, à Alfort ; ils couraient quatre de front, renversant tout sur le passage, jurant, sacrant, croyant sabrer les ennemis de Robespierre.
À la Commune, Payan, tête bien autrement saine, homme du Midi pourtant, tout nouveau dans le parti et brûlant de fanatisme, n’était pas maître de son impatience. Il lui arriva (fin messidor) de convoquer à la Commune, sans motif bien déterminé, les quatre ou cinq cents membres des comités révolutionnaires. Que voulait-il ? qu’aurait-il fait ? Le Comité de salut public fut plus ferme qu’on ne l’aurait cru ; il agit comme il avait fait (4 novembre) contre Chaumette, il annula la convocation.
Le Comité, pour affaiblir Henriot, avait fait partir de Paris une bonne moitié des canonniers des sections. Avec l’autre moitié pourtant, avec la gendarmerie, avec la facilité de tirer de la Commune l’ordre de battre le rappel, Henriot restait formidable.
Un autre élément militaire, infiniment combustible, était la création nouvelle de la plaine des Sablons, la jeune École de Mars. Trois mille enfants de sans-culottes, garçons de seize à dix-huit ans, en costume demi-romain, y campaient et s’exerçaient, chauffés à blanc par David et par Lebas. C’était certainement pour prendre influence sur cette école que Lebas était resté à Paris, au lieu d’aller avec Saint-Just. Son caractère jeune et chaleureux devait