Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/425

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à coup le nom le moins attaquable !… On n’était pas loin d’y voir une aliénation d’esprit.

Que voulait-il ? Exaspérer une foule déjà irritée, confirmer, autoriser les craintes, la fureur des rentiers ? Non, sans doute. — Probablement ébranler, miner l’estime de l’Assemblée pour Cambon ? Non, il ne l’espérait pas.

Ce qu’il croyait, c’est que l’Assemblée, sans changer d’opinion, en partie intimidée, en partie tentée de faire une chose populaire, se laisserait aller à briser cet homme désagréable à tous, cet homme triste, amer et dur, que tout le monde trouvait dans son chemin, armé d’épines et de refus, cet homme que la fatalité du danger public avait précipité dans tant de mesures odieuses, dont le nom maudit exprimait toutes les misères de la situation.

Les représentants revenus de mission n’était guère moins menacés. Il y avait dans le discours peu de mots sur eux, mais forts, qui encourageaient puissamment à les accuser. « Les coupables n’ont-ils pas établi cet affreux principe que dénoncer un représentant infidèle, c’est conspirer contre la représentation nationale ?… Les départements où ces crimes ont été commis les ignorent-ils, parce que nous les oublions ? »

De Lyon, de Nantes, de partout en effet, arrivaient de violents accusateurs, sûrs de l’appui, de Robespierre.

Conclusion générale du discours : Il y a une conspiration.