Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/427

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un homme paralyse la Convention, cet homme est Robespierre… Jugez. »

Robespierre : « Comment paralyserais-je la Convention en matière de finances ?… Sans attaquer les intentions de Cambon… »

Manifeste reculade ; il l’avait appelé fripon et maintenant il déclarait ne point attaquer ses intentions.

Billaud : « Il faut arracher tous les masques… S’il est vrai que nous n’ayons pas la liberté d’opinion, j’aime mieux que mon cadavre serve de trône à un ambitieux que de devenir par mon silence le complice de ses forfaits. »

« Moi, dit naïvement Panis, qu’il me dise au moins s’il est vrai que mon nom est sur sa liste… Qu’ai-je gagné à la Révolution ? Pas de quoi donner un sabre à mon fils, une jupe à ma fille ! »

Fréron, dont toute la vie fut une suite d’inconséquences et de maladresses, au lieu de serrer la phalange des ennemis de Robespierre, laissa échapper le mot le plus propre à la dissoudre. Il s’attaqua à Billaud : « La liberté d’opinion, dit-il en reprenant ses paroles, comment l’aurions-nous, quand les Comités peuvent nous faire arrêter ?… Il faut leur ôter ce droit. »

On le fit taire, et Robespierre, relevé et raffermi par cette gauche diversion : « Je ne rétracte rien… J’ai jeté mon bouclier, je me suis présenté découvert à mes ennemis… Je n’ai flatté personne, je ne crains personne, je n’ai calomnié personne. »