Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/44

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Carnot, Lindet, Prieur, Saint-André, qui seuls dépensaient et qui seuls étaient atteints du décret, ne se plaignirent pas ; Robespierre seul se plaignit, il dit, écrivit : Que tout le mouvement des armées était arrêté, chose matériellement fausse. Toutes ou presque toutes les choses nécessaires se faisaient par des réquisitions en nature, levée de grains, levée de draps, levée de chevaux, etc. La Convention venait de voter cent millions argent pour les subsistances. Elle eût voté les yeux fermés ce que le Comité eût pu demander. Ne l’avait-elle pas elle-même forcé en août de prendre en mains cinquante millions, sans vouloir aucun détail ? Mais il y aurait eu retard ? Autant qu’il faut de minutes pour aller d’un pavillon à l’autre, dans le château des Tuileries.

Il fallait franchement laisser là des objections peu sérieuses et dire à la Convention : « Ceci est la question même de la souveraineté. Nous voulons la dictature sans mélange, autocratique. »

À quoi l’on eût pu répondre : « Qui créa la dictature ? Le moment, le péril, la nécessité de la défense contre l’ennemi… L’ennemi maintenant, c’est celui qui gardera la dictature. »