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Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/469

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CHAPITRE VII

LA NUIT. — NEUTRALITÉ DE PARIS EN GÉNÉRAL ET DU FAUBOURG SAINT-ANTOINE. — LES ENRAGÉS SE RÉVEILLÈRENT-ILS ?


Cause de l’inaction générale. — Rancune des enragés et des hébertistes. — Initiative de l'Homme-Armé, de la Cité, de la rue Saint-Martin. — Neutralité du faubourg Saint-Antoine. — Conflits du faubourg Saint-Marceau. — Fluctuation des sections.


Un phénomène singulier, qu’aucun des partis n’attendait, apparut dans cette nuit : la neutralité de Paris.

Ce qui se mit en mouvement, ou dans un sens ou dans l’autre, était une partie imperceptible de cette grande population.

On aurait pu le prévoir. Depuis cinq mois, la vie publique y était anéantie. Partout les élections avaient été supprimées. Les assemblées générales des sections étaient mortes, et tout le pouvoir avait passé à leurs comités révolutionnaires, qui eux-mêmes n’étant plus élus, mais de simples fonctionnaires nommés par l’autorité, n’avaient pas grande vie non plus.

Tranchons le mot : on avait assommé Paris, si vivant du temps de Chaumette. Il n’était pas aisé