Aller au contenu

Page:Michelet - OC, Histoire du dix-neuvième siècle, t. 1.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prescrit jadis par l’Université. Tant on craint même les livres impartiaux qui remplaceraient ceux de l’Empire.


Ceci n’est pas une plainte.

Suspendu en 1847 par le ministère Guizot,

Destitué au 2 décembre (sans retraite, ni pension),

De nouveau repoussé de ma chaire par le gouvernement de Versailles,

Je n’ai pas à me plaindre. Car rien ne m’a manqué. Les gouvernements, les partis se sont trouvés d’accord pour me récompenser en proclamant, de leur mieux, mon indépendance.

Je le méritais bien. Je n’ai point varié. Si je n’ai point ma chaire, j’ai d’autant mieux mon tribunal, immuable, assez haut, pour bien voir les tempêtes où tout s’agite et tourne au grand vent des révolutions. Pour les rois, pour les peuples, et les révolutions elles-mêmes, là est le Jugement dernier, l’arrêt définitif, la sentence et la grande épée.

1er Janvier 1872.