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Le grand combat des races et des langues est à la frontière transylvaine et moldo-valaque. C’est à cette contrée que nous pouvons rapporter, sans nul doute, les deux chants populaires qui suivent. Le premier, et probablement le moins ancien, est une bravade, un de ces défis de bravoure comme on en trouve en toute lutte analogue, spécialement dans les ballades du Border anglo-écossais. Mais indépendamment de la lutte de races, il y a celle de l’autorité et du bandit. Le Hongrois Janoch, ancien brigand, avec sa table de pierre à lettres d’or, a bien l’air d’être l’homme de l’autorité, un magistrat militaire qui s’est mis en campagne contre le bandit moldave. Ce qui peint tout à fait la nation, c’est que celui-ci ne bat les Hongrois qu’après leur avoir joué un petit air de flûte. On croirait lire le Persan Kourouglou, si bien traduit par Mme Sand.