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Page:Michelet - OC, Légendes démocratiques du Nord, La Sorcière.djvu/440

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X

CHARMES. — PHILTRES.


Qu’on ne se hâte pas de conclure du chapitre précédent que j’entreprends de blanchir, d’innocenter sans réserve, la sombre fiancée du Diable. Si elle fit souvent du bien, elle put faire beaucoup de mal. Nulle grande puissance qui n’abuse. Et celle-ci eut trois siècles où elle régna vraiment dans l’entracte des deux mondes, l’ancien mourant et le nouveau ayant peine à commencer. L’Église, qui retrouvera quelque force (au moins de combat) dans les luttes du seizième siècle, au quatorzième est dans la boue. Lisez le portrait véridique qu’en fait Clémengis. La noblesse, si fièrement parée des armures nouvelles, d’autant plus lourdement tombe à Crécy, Poitiers, Azincourt. Tous les nobles à la fin prisonniers en Angleterre ! Quel sujet de dérision ! Bourgeois et paysans même s’en moquent, haussent les épaules. L’absence générale des seigneurs n’encouragea pas peu, je pense, les réunions du sabbat, qui toujours