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Page:Michelet - OC, Légendes démocratiques du Nord, La Sorcière.djvu/450

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ramenez-le-moi, mes chants ! » Elle lui envoie le gâteau, imprégné de sa souffrance et resté chaud de son amour… À peine il y a mordu, un trouble étrange, un vertige le saisit… Puis un flot de sang lui remonte au cœur ; il rougit. Il brûle. La furie lui revient, et l’inextinguible désir[1].

  1. J’ai tort de dire inextinguible. On voit que de nouveaux philtres deviennent souvent nécessaires. Et ici je plains la Dame. Car cette furieuse sorcière, dans sa malignité moqueuse, exige que te philtre vienne corporellement de la dame elle-même. Elle l’oblige, humiliée, à fournir à son amant une étrange communion. Le noble faisait aux juifs, aux serfs, aux bourgeois même (Voy. S. Simon, sur son frère), un outrage de certaines choses répugnantes que la dame est forcée par la sorcière de livrer ici comme philtre. Vrai supplice pour elle-même. Mais d’elle, de la grande Dame, tout est reçu à genoux. Voir plus bas la note tirée de Sprenger.