Page:Michelet - OC, Les Femmes de la Révolution, Les Soldats de la Révolution.djvu/463

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
461
MAMELI

jamais dans la mémoire, parmi les choses qui ont fait honneur à la nature et relèvent l’humanité. Nos infortunés soldats, victimes d’une politique exécrable, eurent le cœur brisé du bon accueil de Rome, de sa noble hospitalité. Soignés aux hôpitaux par les dames romaines elles-mêmes, ils pleuraient de remords, gémissaient de leur destinée. Nous trouvons dans un acte authentique leur parole, naïve expression d’un profond regret : « Quelque chose nous avait bien dit que nous combattions des frères ! »

Renvoyés honorablement, et fraternellement accompagnés de la garde nationale romaine, ils n’entendirent qu’une chose sur leur passage, notre chant, notre hymne français, la Marseillaise. Ce grand peuple sentit qu’ils avaient besoin d’être consolés ; il leur chanta leur chant !

Ah ! Romains ! puissions-nous, avec vous, sous de meilleurs auspices, chanter aussi le vôtre, et faire entendre aux Autrichiens, aux Russes, le Fratelli d’Italia !