Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/13

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Ce que l’avenir nous garde, Dieu le sait !… Seulement je le prie, s’il faut qu’il nous frappe encore, de nous frapper de l’épée…

Les blessures que fait l’épée, sont des blessures nettes et franches, qui saignent, et qui guérissent. Mais que faire aux plaies honteuses, qu’on cache, qui s’envieillissent, et qui vont toujours gagnant ?

De ces plaies, la plus à craindre, c’est l’esprit de la police mis dans les choses de Dieu, l’esprit de pieuse intrigue, de sainte délation, l’esprit des jésuites.

Dieu nous donne dix fois la tyrannie politique, militaire, et toutes les tyrannies, plutôt qu’une telle police salisse jamais notre France !… La tyrannie a cela de bon qu’elle réveille souvent le sentiment national, on la brise ou elle se brise. Mais, le sentiment éteint, la gangrène une fois dans vos chairs et dans vos os, comment la chasserez-vous ?

La tyrannie se contente de l’homme extérieur, elle