Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

S’il est ici quelques personnes animées contre moi d’un esprit particulier de haine, que me veulent-elles, que me demandent-elles ? Espèrent-elles par la menace détourner mes paroles ou me fermer la bouche ? Je craindrais bien plutôt le contraire, si la conscience du devoir que je remplis ne me donnait la force de persévérer dans cette modération que je crois être le signe de la vérité. Pensent-elles, puisqu’il faut parler à découvert, que tant d’injures répandues me désespèrent, et que je n’ai rien de plus pressé que d’user de représailles ? En cela, elles se trompent ; j’irai même jusqu’à dire que la violence des injures est pour moi un signe de sincérité, puisqu’avec un peu plus de calcul elles eussent été mieux choisies. Les opinions que j’ai publiées au dehors, est-ce là ce que l’on vient poursuivre ici ? Je ne suis pas fâché d’avoir occasion de le déclarer : tout ce que j’ai écrit jusqu’à ce jour, je le crois, je le pense, je le soutiens encore ; quelque opinion qu’on se forme à cet égard, ce que personne ne me contestera, c’est d’être resté un et conséquent avec moi-même. Est-ce l’esprit général de liberté dans les matières religieuses ? Bientôt j’arriverai à ce point ; mais si l’on attend une profession de foi, je crois, comme l’enseigne l’État dans la loi fondamentale sortie de cinquante années de révolutions et d’épreuves, je crois