Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/145

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ou celle qui les accueille comme autant de promesses ; car je n’imagine pas que personne veuille, sans un instant de réflexion, dépouiller le plus petit nombre, comme s’il n’existait pas. Serai-je ici catholique ou protestant ? Poser cette question, c’est la résoudre.

Lorsque, sous la restauration, il existait une religion d’État, vous avez vu, malgré cela, l’enseignement puiser une partie de son illustration dans sa liberté même ; d’une part un protestantisme savamment impartial, de l’autre un catholicisme hardiment novateur, se rapprocher et se confondre dans une même communauté de pensées et d’avenir. Or, ce que la science, les lettres, la philosophie, avaient révélé avec tant d’éclat dans la théorie, a été consommé, dans la réalité, dans les institutions, par la révolution de juillet. Et maintenant qu’il n’y a plus de religion d’état, comment veut-on que l’état affiche ici publiquement l’intolérance ? Ce serait mentir à son dogme ; ce serait se renier soi-même. Je ne connais qu’un moyen d’introduire dans ces chaires le principe d’exclusion ; c’est de laisser tomber en désuétude tous les souvenirs les plus prochains, de briser tout ce qui a été fait en plein soleil, et par une éclatante apostasie, de remonter en arrière de plus d’un demi-siècle. Jusqu’à ce que ce jour arrive, non-seulement il sera permis ici, mais ce sera