Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/190

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cessité de l’admettre tout entier, ou en le rejetant, de rejeter avec lui la compagnie dont il est le principe vital ; point de milieu ; car, suivant la compagnie, il est l’œuvre inspirée d’en haut ; la mère de Dieu l’a dicté, dictante Mariâ. Loyola n’a fait que le transcrire sous l’inspiration divine.

Que l’on ne pense pas non plus que j’aie choisi méchamment dans l’examen de cet ouvrage, les parties les plus singulières, qui auraient le plus embarrassé ceux que je combats. Je n’ai extrait que les points sérieux ; il en est de ridicules qui renferment déjà le principe des maximes et des subterfuges qu’a combattus Pascal. Croirait-on, par exemple, que Loyola, cet homme si sérieux dans l’ascétisme, soit conduit par son propre système à jouer, feindre la macération ? Comment ! ruser avec ce qu’il y a de plus spontané, avec les saintes flagellations de Madeleine et de François d’Assises ! Oui, quoi qu’il en coûte, pour faire toucher du doigt tout le système, je dois citer les paroles du livre fondamental, des Exercices spirituels : et ne riez pas, je vous prie, car je ne trouve rien de plus triste que de pareilles chutes. Toute la pensée est là : — « Servons-nous, dit Loyola, dans la flagellation, principalement de petites ficelles qui blessent la peau, en effleurant l’extérieur, sans