l’armée. Que veut-elle ? qu’il revienne homme, bruni du soleil d’Afrique, distingué et admiré, et qu’il se marie alors, qu’il aime une autre plus que sa mère…
Tel est le désintéressement de la famille ; tout ce qu’elle demande, c’est de produire un homme libre et fort, qui puisse, s’il le faut, se détacher d’elle.
Les familles artificielles, ou confréries du moyen âge, avaient, dans leur commencement, quelque chose de ce caractère divin de la famille naturelle, le développement harmonique dans la liberté. Les grandes familles monastiques, en eurent une ombre, à leur principe, et c’est alors qu’elles produisirent les grands hommes qui les représentent par devant l’histoire. Elles n’ont été fécondes qu’autant qu’elles laissaient quelque chose au libre développement.
Les seuls Jésuites, institués pour une action violente de politique et de guerre, ont entrepris de faire entrer l’homme tout entier dans cette action. Ils veulent se l’approprier sans réserve, l’employer et le garder, de la naissance à la mort. Ils le prennent par l’éducation, avant que la raison éveillée ne puisse se mettre en défense, ils le dominent par la prédication, et le gouvernent dans ses moindres actes par la direction.
Quelle est cette éducation ? Leur apologiste, le jésuite Cerutti le dit assez nettement (Apologie, p. 330) :